Camino Portugais Central de Coimbra à Santiago de Compostela

Le ciel est tout bleu. le soleil brille. C'est la première fois que j'arrive à Santiago avec un aussi beau temps. Je file directement à l'hôtel où j'ai réservé une chambre pour y déposer mon sac à dos. Ma chambre étant prête, j'en dispose imméditament et me change pour assister à la messe des pèlerins à 12 h.

La cathédrale est remplie. Les gens sont debout dans les traverses. Ce sont les vacances scolaires et il y a beaucoup de groupes notamment de scouts. Je donne une petite tape à l'épaule de St Jacques pour respecter le rituel. J'assiste à la messe sans rencontrer un pèlerin que je connais. C'est triste et frustrant. J'assiste au balancement du botifumeiro. 

L'après-midi se passe tranquille à aller chercher ma Compostela (1 heure d'attente), acheter quelques souvenirs et à envoyer des cartes postales.  Mon bus ne partant que le lendemain à 16h30 de la gare routière. Je vais avoir le bonheur le lendemain de retrouver cette fois beaucoup de pèlerins qui ont croisé ma route :

- Bradley l'australien premier pèlerin rencontré le premier jour et qui arrive aujourd'hui,

- Les 3 mamies espagnoles,

- les deux canadiens rencontrés à Vilarinho le 18 octobre,

- Julia et Samantha,

- un hollandais sympa que j'ai beaucoup croisé dans les albergues, 

- Sabina avec qui je pars déjeuner.

La file d'attente d'une heure pour la Compostela :

 Les chevaliers de Malte assistent à la messe :

 Avec Julia et Samantha :

 Avec Sabina :

J'ai décidé de faire une grande étape aujourd'hui afin d'arriver tôt demain à Santiago afin d'assister à 12h à la messe des pèlerins.

Je traverse Padron qui devait le terme de mon étape du jour non sans faire un détour pour voir la magnifique fontaine du Carmel.

Padron est une ville importante sur le chemin de Compostelle. Selon la légende, la barque qui ramenait le corps de St jacques a été arrimée au pedron, pierre cylindrique que l'on peut voir dans l'église Santiago et qui a donné son nom actuel à la ville.

Je continue jusqu'à Teo distante de 10 kms. Je ne compte plus les églises et les calvaires qui jalonnent le parcours. La marche est plaisante et le ciel bleu.

J'arrive à l'albergue qui se remplit très vite et sera complète à 17h. Je profite d'une machine à laver et d'une sèchante pour laver tout mon linge. je réserve mon billet de bus (Flixbus, 18 euros) pour revenir à Porto où j'ai un vol direct lundi pour Nantes.

Dans le dortoir, une  pèlerine, allemande comme d'hab, Patricia engage la conversation. Elle a démarré de Tuy. Je ne l'ai pas encore vu sur les chemins ou le soir. Je lui propose que nous dînions ensemble. Arrivé au restaurant, je retrouve Roberto, un italien que j'ai croisé plusieurs fois dans les albergues où nous avions bien discuté. Il a emprunté comme quelques pèlerins le camino spirituel à Tuy (une variante) qui longe la côte. Je l'avais donc perdu de vu ces derniers jours. Il continuera jusqu'à Fistera après Santiago.

Il est seul à table, je lui propose notre compagnie. J'explique à Patricia et à Roberto que c'est le dernier soir avant Compostelle et qu'il faut fêter cela. Nous allons donc passer tous les trois une très bonne soirée bien arrosée et à rire. Pour Patricia, c'est sa première arrivée à Santiago, pour Roberto la deuxième et pour moi,  la cinquième !

 Santiago à 30 kms

 Un beau citronnier.

La ville de Padron :

Eglise Santiago et fontaine du Carmel où sont représentés le baptême de la reine Lupa (en haut) et la translation du corps de St Jacques :   

 La ville de Teo :

 Patricia et Roberto

 Une dernière soirée fêtée comme il se doit et bien arrosée.

Départ à 8 h. La journée sera ensoleillée. En passant devant le café où j'ai déjeuné hier, je décide d'y prendre mon petit déjeuner. J'aime bien cette petite place.

La marche est sans problème mais je m'aperçois que je traîne de plus en plus ma jambe gauche. Un problème que j'ai depuis longtemps mais qui s'est agravé ces derniers jours. D'ailleurs, j'ai l'habitude que les autres pèlerins m'interpellent en voyant la façon dont je marche pour me demander si j'ai un problème. Comme je ne sais pas dire en anglais que je souffre d'arthrose à la hanche, j'abrège en leur parlant d'une malformation depuis que je suis enfant :) . La fatigue accumulée ces derniers jours n'a pas arrangé les choses. 

J'arrive à l'albergue privée O Cruceiro vers 13h30 (12 euros) qui est en réalité un hôtel qui a aménagé quelques chambres en dortoir pour pèlerins. Ma chambre est très bien avec juste 2x2 lits. De plus, il y a une baignoire, j'en profite pour prendre un bon bain délassant.

Je descend ensuite déjeuner (très bien) au restaurant de l'hôtel. Plus tard, 2 pèlerins italiens que j'ai déjà rencontrés à Grijo s'installent dans mon dortoir. Le soir, je dîne au même endroit.

 Eglise Santa Maria de bernil

Marche sans problème sous un beau soleil. Mes jambes sont maintenant bien rôdées. Je peux effectuer ces 19 kms sans faire de pause.  De plus, je n'aime pas laisser mes muscles se refroidir car la reprise est ensuite très difficile. Je préfère ralentir mon rythme de marche à 3 km/h au lieu des 4 km/h habituels plutôt que de faire une pause.

A Arcade , je rencontre avec plaisir près du pont Sampaio, les 3 mamies espagnoles qui sont vraiment sympatiques. Nous nous prenons en photo. Plus loin, je passe devant la chapelle Santa Marta. 

J'arrive vers 13h à Pontevedra qui veut dire "le vieux pont" et pars faire une première visite de la ville car il est tôt. Je visite l'église de la Virgen Peregrina où une personne à l'accueil en voyant mon allure de pèlerin me remet une image de la "divina peregrina". Voici ce que j'ai trouvé sur cette statue très originale car c'est bien la première fois que je vois la vierge avec l'enfant Jésus habillée en pèlerine : 

"En dessous se trouve l'image de Notre-Dame du Refuge, la Divina Peregrina, représentée ici par une délicate sculpture en bois, avec tous les symboles des pèlerins: vêtue d'un manteau et d'un manteau brodés de pétoncles en fil noble.

Elle tient l'Enfant dans son bras gauche et porte un bâton et une citrouille dans la main droite, comme si elle allait entreprendre le pèlerinage elle-même, marcher avec ceux qui l'invoquent.

La Vierge est prête à faire un pèlerinage avec ceux qui viennent l'invoquer, pour les protéger des dangers , pour les empêcher de tomber dans les tentations et pour les aider à surmonter les difficultés de la Voie.

Mais elle ne le fait pas en tant que compagnon de pèlerinage , mais en tant que mère protectrice, pour mettre en évidence cette idée elle est représentée avec l'Enfant Jésus, ainsi le Pèlerin continue son pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle sous la protection de la Vierge et de l'Enfant Jésus".

Plus tard, je me rends l'albergue privée Aloxa (12 euros) qui est très bien. Après les traditionnelles douche et lessive, je repars visiter la ville. J'ai du plaisir à y flâner. C'est une belle cité qui mérite une visite.

Je m'asseois à la terrasse d'un café. Je déjeune et regarde les passants. Le café se situe sur une petite place passante  près d'un grand jet d'eau. Plus tard en repartant, je retrouve Sabina à la terrasse d'un autre café. Elle hésite sur l'endroit où dormir ce soir. Je lui donne l'adresse de mon albergue où chose rare, les femmes ont leur propre dortoir ce qui n'est pas habituel dans les albergues.

Plus tard, vers 19h, nous ressortons nous promener et boire deux verres de vino blanco à l'heure où les espagnols sortent comme tous les soirs lorsque le temps le permet dans les rues pour se promener, discuter et trinquer. Vers 20h, la place où nous sommes se vide.

Je rentre dîner seul à l'albergue d'une mauvaise tortilla. 

 Départ au lever du jour.

 Pas de hasard, que de l'imprévu 

Les 3 inséparables espagnoles :

 La place où j'ai déjeuné

 Eglise Virgen del Camino :

                                                                    La divina peregrina :

 Eglise San Francisco

Deux belle rencontres mais je ne me rappelle plus du prénom de l'allemande à gauche. A droite, Sabina

 Ponte do Burgo

 Pontevedra entre 19h et 20h.

Je pars à 7h30 comme d'hab mais au Portugal il est 6h30. Il fait donc nuit quand je démarre. Le jour ne se lèvera qu'à 8h30. Je n'ai pas de lampe frontale mais heureusement le chemin est très bien indiqué et lorsque j'ai un doute, je regarde mon guide.

A l'origine, j'avais prévu de faire cette étape en deux jours de 15,5 kms chacun mais j'ai finalement décidé de dormir une nuit à Santiago (chose que je n'avais pas envisagé). Je dois donc récupérer une journée sur mon planning.

Il fait très chaud et un beau soleil va m'accompagner toute la journée.

La marche est agréable sauf la traversée de O'Porrino, une immense zone industrielle. Les espagnols ont depuis peu mis un chemin alternatif qui l'évite et est agréable le long d'une rivière mais il fait un détour de 3 ou 4 kilomètres. Je décide donc de passer par la zone industrielle afin de ne pas rallonger cette journée déjà bien chargée.

Le midi, je déjeune dans un restaurant où je rencontre 3 mamies espagnols dont 2 parlent français. Je vais les croiser régulièrement jusqu'à Santiago au point où nous nous ferons la bise plus tard. Elles font transporter leurs sacs (c'est normal) mais je les soupçonnent de prendre parfois le bus ou un taxi pour raccourcir l'étape mais à leur âge, il n'y a rien à redire.

J'arrive à l'albergue à 16h30 sans problème. Je suis dans les premiers, je peux donc choisir mon lit. L'albergue se remplit très vite. Il y a beaucoup de pèlerins que je n'ai jamais rencontrés. Ils ont démarré à Tui.

Julia et Samantha arrivent épuisées à 19h30 (elles ont pris le chemin alternatif) et prennent les derniers lits. Elles ont voulu s'arrêter à l'albergue de Mos mais celle-ci était complète à leur arrivée. Elles ont donc dû faire 10 kms de plus.

Vu l'heure, mon linge que je viens de laver ne sera pas sec demain, j'investi donc dans une sèchante dont le montant est élevé (4 euros). Le Portugal avait du bon !

Je ressors faire quelques courses. De retour à l'albergue, je fais la connaissance de Sabina (toujours une allemande).

Avec Sabina, nous attendons que Julia et Samantha se douchent pour sortir dîner tous les quatre. Nous passons une très bonne soirée. 

La zone industrielle de O Porrino : 

 L'albergue de Redondela :

 Julia à gauche et Samantha.

Les journées se suivent et se ressemblent. Comme d'habitude je démarre à 7h30. Comme d'habitude, je prends mon café con leche avec 2 croissants dans un bar pour 2,5 euros. Comme d'habitude, j'avance..

Je croise Julia et Samantha. Nous nous cotoyons maintenant souvent. Elles sont très souriantes et nous avons sympathisé à force de nous croiser en journée et le soir dans les albergues.

Je traverse une dernière fois une ville portugaise : Valenca. Je perds momentanément mes repères en traversant le fort style Vauban, censé protèger le Portugal de l'Espagne.

Je franchis le pont sur le fleuve MINHO et je suis maintenant en Espagne. Je dois avancer ma montre d'une heure.

Le midi, je déjeune au restaurant sur une terrasse d'une grande salade et d'une bière. Le soleil brille. Je suis bien. Puis je me rends à l'albergue à 14h00. Je vais ensuite faire un tour en ville où je passe à l'office de tourisme chercher de la documentation sur le camino portugues que m'a demandé une randonneuse...allemande rencontrée lors du chemin de St Olav en Norvège.

La cathédrale n'ouvre qu'à 16h. Je visite la ville en attendant puis me rends à la cathédrale (visite : 4 euros). Je suis quasiment seul : la plupart des pèlerins et des touristes font demi-tour en voyant le prix.

Comme toutes les cathédrales et les églises en Espagne, elle est très chargée en dorures et sculptures mais elle est très belle et vaut le prix demandé. Je découvre un passage permettant l'accès aux toits. Mal indiqué mais autorisé, peu de touristes doivent s'y rendre.

Le soir, je ressors dîner dans une pizzeria.

 Les forts de Valenca :

Du fort, vue sur Tui :

 Le pont sur le Minho :

 Julia arrive devant la cathédrale de Tui

 Julia à gauche et Samantha à droite, toujours souriantes !

 La cathédrale de Tui aux allures de forteresse :

 L'entrée de l'albergue :

C'est sous un ciel nuageux que je démarre à 7h30. Je suis pas pressé car la marche d'aujourd'hui ne fait que 19 kms. Je prends mon petit déjeuner dans un café. Certes au programme il y a le franchissement d'un col qui se révèle très raide mais est court. Je marche avec une allemande dont je ne me rappelle plus le prénom.

Je croise à nouveau le groupe de randonneurs suèdois que le car vient de déposer à quelques centaines de mètres de la montée du col. Il faut dire que le paysage au sommet, est superbe. 

En dehors de ce col, je n'ai rien noté d'autre dans mon galepin. J'arrive à l'albergue municipale à 12h30 (5 euros) qui est très bien. Là encore je suis le premier pèlerin.

Il y a une machine à laver le linge et une sèchante. Mais je lave mon linge à la main : caleçons, chaussettes, tee-shirt, pantalon, serviette... Après 3 jours de pluie, ce n'est pas un luxe.

Je déjeune au restaurant situé à côté de l'albergue : une omelette au jambon, un gâteau et une bière pour 4 euros !

L'après-midi est longue car il n'y a rien à visiter. Le soir, je dîne à nouveau au restaurant pour 9 euros.

L'albergue se remplit et refuse bientôt du monde. Les pèlerins se dirigent alors vers une deuxième albergue.

La cruz dos Mortos (croix des morts) ou la croix des français. Des soldats de l'armée de Napoléon furent pris ici dans une embuscade par la population locale en 1809.

Col de Portela Grande de Labruja le point le plus haut du caminho portuguès. Il culmine à 400 m !!! :

Le groupe de suèdois. Certaines suèdoises randonnent en haut de maillot de bain ! :

 L'albergue municipale sera bientôt complète.

 Mon linge sèche après le retour du soleil.

Je démarre comme à mon habitude à 7H30. Il va pleuvoir toute la journée. Dommage car aujourd'hui la marche est belle.

J'arrive à Ponte de Lima vers 16h30. C'est une très belle ville. Je marche le long d'une belle allée de platane avant d'arriver au pont romain reconstruit au moyen-âge. Au bout de celui-ci, il y a une belle sculpture monumentale représentant le visage d'un pèlerin.

Le soir, lorsque j'arrive à l'albergue municipale "Casa do Arnado" (5 euros), il y a déjà une quinzaine de pèlerins.  Pour la première fois, je ne fais pas de lessive. Devant la pluie qui n'a pas l'air de vouloir s'arrêter, je dois économiser mon linge car rien ne sèche. Il me reste juste un caleçon de propre. Chacun étend son linge là où il peut : sur les poutres ou sur les rebords de fenêtre. L'albergue se remplira tout au long de la journée.

Le soir, je ressors dîner dans un restaurant indiqué par l'hospitalière.  3 jeunes allemandes très sympatiques (Manuela, Samantha et Julia que je vais recroiser souvent jusqu'à Santiago, m'invitent à leur table. Elles feront des efforts pour parler parfois en anglais afin que je comprenne.  

Une belle allée de platanes et le pont au loin :

Départ de la marche à 7h30. Pour une fois, elle se déroule sans trop longer les routes. Je croise le couple de canadiens rencontré la veille puis un autre couple d'espagnols dont le mari parle très bien le français (il a été prof de philo). Tout content de trouver un français pour parler, nous allons marcher ensemble pendant plusieurs kilomètres en parlant de la Catalogne, de Macron, de la vie en Espagne et en France... Ils sont passés par une société qui organise leur rando. ils dorment donc à l'hôtel et se font porter leurs sacs. Nos chemins vont se croiser pendant deux ou trois jours. Ensuite, je ne les reverrai plus.

Plus loin, un car dépose une cinquantaine de randonneurs suèdois à 10 kms de l'arrivée. Cool ! 

Je suis le premier pèlerin à arriver à l'albergue "Cidade de Barcelos" (donativo), j'ai donc la chance de choisir mon lit. Je découvre une petite chambre au rez de chaussée avec juste 3 lits dont deux superposés. Je vais rester longtemps seul jusqu'à ce qu'une femme Suzanne (Suisse) me rejoigne. Le dortoir du haut est complet car il y a beaucoup de pèlerins qui ont démarré de Porto comme je l'avais prévu.

Le soir, je tente de sortir pour visiter la ville mais je dois vite y renoncer : il pleut trop et je rentre trempé. Je ressors pour dîner au restaurant d'à côté où je revois Suzanne. Nous dînons ensemble. Suzanne me raconte sa vie compliquée de ces derniers mois et m'explique pourquoi elle est sur ce chemin et les réponses à ses interrogations qu'elle est venue y chercher. Elle est visiblement en pleine crise de la cinquantaine. Je ne la reverrai plus par la suite.

Je démarre à 7h30 sous la pluie mais le soleil reviendra l'après-midi.

J'ai le bonheur de trouver 10 minutes après mon départ, un bar où je prends mon petit déjeuner. 

L'albergue où j'ai dormi se trouvait à 7 kms du centre de Porto. J'ai donc ces kilomètres en moins à parcourir aujourd'hui.

La marche qui se passse le long de routes à grande circulation n'est pas belle sauf au dernier tiers où cela s'arrange un peu. Je m'arrête pour déjeuner dans un restaurant (plat copieux + vin pour 5,5 euros). A la table d'à côté, il y a un couple de pèlerins canadiens de Montréal. Nous engageons la conversation. C'est leur premier jour.  J'aurai l'occasion de les revoir demain puis à Santiago le lendemain de mon arrivée.

J'arrive à l'albergue Casa da Laura (12 euros) où je retrouve l'italien et le hollandais. Il n'y a rien à visiter dans la ville. Le soir, je sors dîner dans un restaurant. Il y a encore du foot ce soir à la télé (Lisbonne-Manchester 0-1). Un vieux monsieur assis à une grande table regarde le match. Je lui demande si je peux m'asseoir à la même table pour dîner et regarder moi aussi le match. Je commande une bouteille de vin blanc verde (vin nouveau pétillant) que je partage avec lui. Il ne parle que le portugais mais réussi à m'expliquer que son fils vit en France. Nous tentons de converser mais ce n'est pas facile. Un second porto est offert par la maison. Je pars avant la fin du match en lui serrant la main. 

Il y a quelques mois, il y a eu des élections au Portugal. les affiches sont encore visibles :

L'albergue Casa da Laura :

Je démarre à 7h30. Je m'arrête au premier café prendre mon petit déjeuner.

Je marche le long d'une voie romaine. Depuis plusieurs jours des incendies ravagent le Portugal et l'Espagne. En arrivant à 10 kms de Porto, je traverse une zone habitée complètement calcinée. La fumée sort encore de terre.

L'arrivée à Porto est plaisante. Je gravis un monticule. Porto est en face, sur l'autre rive du fleuve Douro. Puis, je traverse le célèbre pont Luis I conçu par Gustave Eiffel qu'emprunte également le tramway.

Il y a beaucoup de touristes en ville notamment des groupes. Je me rends à la cathédrale que je visite pour 3 euros. J'en profite pour faire tamponer ma crédenciale.

Je déjeune d'une bonne salade complète et d'une bière puis grâce au GPS je rejoint facilement l'albergue ViaPortuscale (donativo) qui se trouve à 7 kms du centre que j'effectue à pied en traversant Porto du sud au nord..

Je suis accueilli par une française qui fait office momentanément d'hospitalière (elle est présente depuis plusieurs jours et je ne comprends pas ce qu'elle y fait) puis je rencontre une jeune norvégienne Line qui démarre aujourd'hui. Elle marchera sur le camino de la Costa. Arrive ensuite Kristina, une allemande, qui elle, finit son camino. Elle arrive du camino del Norte et du primitivo puis du camino portugues jusqu'à Porto en sens inverse. Elle restera dans l'albergue jusqu'à samedi. Elle souhaite fêter son anniversaire à Porto. Nous resterons en contact afin que je lui transmette les photos de la soirée à mon retour.

Nous serons donc 3 pèlerins dans l'albergue. L'hospitalier a invité 2 de ses amis à dîner ce soir avec nous pour regarder le match de foot Leipzig-Porto (3-2). Il y a également un homme qui traîne là. Je ne sais pas trop ce qu'il y fait.

Nous prenons le repas ensemble (donativo), c'est très sympa. J'ai acheté une bouteille de vin blanc pour boire en apéro. Nous passons une très bonne soirée. Comme le dira Kristina, il règne dans cette albergue une ambiance "spéciale".

Je traverse une zone qui a été ravagée par le feu :

Le fleuve Douro :

Visite de la cathédrale de Porto

J'échange quelques mots avec une pèlerine américaine qui démarre aujourd'hui :

Un monument célébrant la victoire des anglais (le lion) sur les français (l'aigle) :

L'albergue :

L'hospitalier dessine à la main le sello (tampon) de l'albergue

Repas en commun (Kristina première à gauche, Line au fond) :

Il tombe une légère pluie lorsque je démarre. En dehors de l'allemand dont j'ignore toujours le prénom, tous les autres pèlerins se sont levés à 6h00 . Ils sont tous partis pour Porto une étape de 34 kms. Personnellement, je préfère couper l'étape en deux de façon à arriver demain à Porto de bonne heure afin de visiter la ville.

Rien à écrire sur la marche d'aujourd'hui sinon qu'elle est toujours aussi moche (100% de bitume) avec un passage de plusieurs centaines de mètres le long d'une route sans trottoir où les voitures frôlent les piètons.

J'arrive à l'albergue San salvador de Grijo à 13h mais elle est fermée (7 euros). Je vais à l'épicerie qui se trouve juste à côté, chercher les clés. Finalement, c'est une autre voisine qui les avait et n'avait pas encore ouvert.

Encore une fois, J'ai une chambre pour moi seul. J'ai longtemps été seul à l'albergue mais deux italiens assez âgés (76 et 72 ans) sont arrivés en fin d'après midi. Un d'entre eux parle français. 

Après avoir fait quelques courses, j'ai voulu visiter le monastère de St Salvador de Grijo mais celui-ci est en travaux et on me dit de revenir pour la messe de ce soir. Je passe devant le cimetière. Beaucoup de portugais nettoient et fleurissent les tombes (pour quelle fête ?). Ils allument également des bougies. Lorsque je repasserai le soir vers 18h pour visiter le monastère avant la messe, le cimetières brillera de ces centaines de bougies. 

Un troisième italien beaucoup plus jeune arrive en soirée. Je dîne de pâtes, d'une orange et d'une banane.

 L'église de Sao Joao da Madeira

 Une plaque rappelle un massacre commis par les troupes napoléoniennes en 1809 :

Une poterie représentant un chat. Plutôt bien imité ! Pour chasser les oiseaux ?

Certains jardins sont plutôt... kistch !

L'albergue :

Eglise Sao Salvador de Grijo

Départ à 8h30 après le petit déjeuner pris à l'albergue (2,5 euros). Il fait déjà chaud et c'est la première fois que je pars seulement recouvert d'un tee-shirt. Je franchis quelques raidillons rendus difficiles à cause de cette chaleur (32°).

Je perds les traces que je retrouve 3 kms plus loin. Le midi, je déjeune dans un café-boulangerie-pâtisserie. L'ambiance est sympa. Les habitués viennent chercher leur pain et discutent un peu avec la patronne. Je bois 2 bières et mange deux bon gâteaux (la patronne m'en offre un autre plus petit). Le tout pour 2,50 euros !

J'arrive à Sao Joao vers 15h00. Un monsieur avec un chiot d'un mois et demi me dit bonjour. Le chiot se met en tête de me suivre mais devant la circulation, je l'attrape et le rends à son maître avec lequel j'entame une discussion. Il parle bien le français. Il est portugais mais vit en Suisse. Il est revenu au pays pour acheter ce chiot beaucoup moins cher qu'en Suisse. Il m'invite à prendre un café au bar qui se transforme bientôt en un verre de gnôle. Un autre portugais avec son fils se mêle à nous et commande une bouteille de vin blanc (en France cela serait impossible vu le coût) et m'en offre deux verres. J'achète des bonbons à son fils pour le remercier. Nous plaisantons mutuellement puis on se quitte en riant. J'ai passé un très bon moment. Je suis un peu gai mais heureusement, je suis presque arrivé.

L'albergue Santa casa da Misericordia (donativo) est difficile à trouver. Il y a déjà quatre pèlerins : l'allemand, 2 italiens et un hollandais. L'argentine arrive presqu'en même temps que moi. Elle ne semble pas encore vouloir laver ses chaussettes !

Après un petit déjeuner complet et copieux pour 5 euros pris à l'albergue, je démarre mon chemin à 8h05 sous un temps couvert et lourd.

Encore du bitume pour commencer puis une longue traversée d'une forêt d'eucalyptus. Je fais une pause sur un banc à Albergaria-a-Velha qui aurait dû être le terme de cette étape mais 16 kms c'est trop peu d'autant que l'étape de demain en fait 31. En poussant jusqu'à Albergaria-a-Nova j'équilibre entre les deux journées la distance.

 J'arrive comme hier à 14h00 en même temps que l'allemand qui n'est pas du genre causant. Un vrai ours. Pourtant il est jeune !

Dans le dortoir il y a également l'argentine. Une très mauvaise odeur s'est répandue à son arrivée. Comme son lit est proche du mien, je ne suis pas long à m'apercevoir que cela provient de ses chaussettes qui puent atrocement. Je suis d'ailleurs surpris qu'elle ne les lave pas chaque soir comme le font les autres pèlerins. A son retour de douche, je lui signale que ses chaussettes puent et qu'elle doit les laisser dehors avec ses chaussures. Elle s'exécute mais ne va pas les laver pour autant !

Les deux canadiennes et un espagnol qui va à Fatima dorment également à l'albergue. 

Une belle maison :

Pont sur le rio Marnel :

Je démarre à 7h15 sans prendre de petit déjeuner. Contrairement à mes randonnées précédentes, je vais prendre l'habitude de prendre mon PDJ dans un bar. Il faut dire que pour le prix de 2 euros environs, j'ai droit à uno grande café con laté et deux énormes croissants.  Le temps est couvert. Il se dégagera à partir de midi.

Justement, deux heures après mon départ, je m'arrête dans le premier café rencontré sur le chemin. La patronne des lieux est une française d'une soixantaine d'années qui vit au Portugal depuis plus de trente ans. Originaire de Mulhouse, elle a gardé son accent alsacien. Nous échangeons longuement. Elle tamponne ma crédenciale et m'offre un porte-clés. Je lui écrit un petit mot sympa dans son livre. Je passe un bon moment inattendu dans ce café où j'ai été le seul client durant ce temps.

La marche d'aujourd'hui est vraiment très laide : 100% de bitume ! Toutefois la gentillesse des portugais compense ce manque de beauté des paysages.

Au 2/3 du parcours, une voiture s'arrête à ma hauteur. et me demande si je vais à Compostelle. Devant ma réponse positive, le passager me tend un sac contenant deux pommes et une petite bouteille d'eau bien fraîche. Je suis tout ému devant ce geste encore une fois inattendu ! Aujourd'hui, on fête le centenaire à Fatima de la première apparition de la Vierge aux 3 petits bergers. Est-ce la raison ?

J'arrive à 14h15 à la très belle albergue d'Agueda qui possède tout le confort nécessaire au bien-être du pèlerin. Je suis seul dans une chambre ne contenant qu'un lit superposé. Je vais faire mes courses au LIDL d'à côté.

Il y a également dans l'albergue, deux canadiennes, une argentine et un allemand. Je les ai déjà rencontrés la veille. Alberto l'espagnol et Bradley l'australien ont préféré s'arrêter chez les pompiers (bombeiros).

Je démarre à 7h30. Comme j'ai effectué une reconnaissance la veille pour savoir où passait le chemin dans Coimbra, je ne rencontre pas de souci pour quitter la ville surtout que le marquage est très bon.

Hélas, après avoir quitté Coimbra, je vais marcher pendant 3 heures le long d'une route avec la facheuse impression de longer une décharge. En effet, les bas côtés des routes sont jonchés de bouteilles et sacs en plastique, de canettes en alu et de paquets de cigarettes vides... Cela sera comme cela dès que je longerais une route. Rien ne semble fait pour nettoyer le bas côté des routes. Quant à la traversées de forêts, je constaterai hélas de nombreuses décharges sauvages. Bref, c'est pas top au niveau écologie. les portugais ont encore beaucoup de travail à faire de ce côté.

Toutefois, je traverse de jolis villages entourés d'oliveraies. Des paysans s'activent à récolter les olives et à tailler les oliviers. Je traverse également des forêts d'eucalyptus.

Cette première journée est harassante à cause de la chaleur. Lors d'une pause, je rencontre un australien Bradley. C'est le premier pèlerin que je croise. Nous discutons assez longuement. 

J'arrive à l'albergue de Sernadelo  à 14h30 (10 euros). Bradley et un espagnol Alberto sont déjà installés. Nous nous rerouvons plus tard après la douche et la lessive, au bar d'à côté pour boire une bière.  

 en jaune : direction St Jacques, en bleu, direction inverse : Fatima 

 Mon déjeuner !

La piste d'aterrissage de Porto est recouvert d'un épais brouillard, ce qui n'empêche pas le pilote de poser l'avion sans aucune visibilité à 7h00 du matin. Porto n'est pas ma destination finale. Je dois me rendre plus au sud. A Coimbra exactement. Une grande ville universitaire qui se trouve à mi-chemin entre Lisbonne et Porto. J'ai choisi cette ville plutôt que Lisbonne ou Porto comme point de départ pour trois raisons :

- La première : partir de Lisbonne. Ce que j'ai lu sur la portion Lisbonne-Porto n'est pas encourageant : beaucoup de bitume le long de routes relativement dangereuses. Les portugais conduisent très vite. J'en ai eu la confirmation.

- La deuxième : partir de Porto. Le trajet est cours (10 jours) et je souhaite marcher plus longtemps.

- la troisième : partir de Coimbra. Ce choix me parait une bonne alternative (je coupe la poire en deux : je rajoute une semaine de marche). La ville possède une gare routière. De plus, elle est agréable à visiter et possède de très beaux monuments.

De l'aéroport de Porto, je prends le métro qui m'amène au centre ville puis deux trains pour arriver à Coimbra.

Ma chambre n'étant pas prête à 14h. Je pose mon sac à dos et pars à la recherche d'un supermarché que j'ai du mal à trouver. Je constate un nombre impressionnant de pharmacies et d'opticiens.

Je déjeune dans un restaurant (une salade mixte, un plat typique portugais et une bière,. Le tout pou 7 euros !). Je m'aperçois qu'il est moins onéreux de manger au restaurant que d'acheter sa nourriture et préparer son repas.

Je visite ensuite la ville. Je découvre avec étonnement les trottoirs des villes portugaises dont le sol est composé de centaines de milliers de petits cubes en granit de différentes couleurs et parfois assemblés en motifs. Quel travail !

Je visite le magnifique monastère de Santa Cruz (fondé en 1520) mais pour cause d'overdose d'édifices religieux, renonce à la visite de l'ancienne cathédrale Sé velha. Je traverse le quartier des universités. Coimbra est vraiment une très jolie ville !

 Arrivée à PORTO sous le brouillard :

Visite de la ville :

 La Sé velha : l'ancienne cathédrale de Coimbra.

 Etonnant ces milliers de petits cubes assemblés !